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Que ferions-nous à la place du ministre de l'Information? Nous commencerions peut-être par ne pas dramatiser l'affaire à l'excès. Cette jeunesse qui nous conteste, nous nous dirions d'abord qu'elle est bien notre fille: intellectuelle, bourgeoise, petite bourgeoise… Et cette révolution "transconfessionnelle" qu'elle veut - (si tant est que l'on puisse parler d'une révolution à la dimension du Liban) - nous la voulons aussi; nous y croyons aussi; mais les conditions objectives ne sont certainement pas près d'être réalisées. Il faut une ou deux décennies. En attendant, il ne semble vraiment pas qu'il y ait imminence de péril pour les institutions que M. Takieddine est bien obligé de défendre. Si l'auteur de "Majdaloun"(1) est le Beaumarchais des futurs chambardements, M. Takieddine connaît assez son histoire pour savoir qu'entre "le Barbier de Séville" et la prise de la Bastille, la monarchie a eu suffisamment le temps de souffler. Réautoriser "Majdaloun", si c'est encore possible sans que le Sérail perde la face, c'est donner une chance à un avenir qui se veut plus généreux - et qui, hélas, ne sera peut-être pas…
[Georges Naccache, L'Orient, 26 avril 1969]

(1) Pièce de théâtre montée par Roger Assaf et qui fut interdite par les autorités.

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