Il
y a un certain nombre d’escaliers publics disséminés dans
la ville de Beyrouth. Chacun est unique. Leur dimension, leur forme
varient de l’un à l’autre. Ils peuvent avoir la largeur d’une rue,
ou au contraire permettre à peine le passage d’un homme; quelques-uns
sont très fréquentés, d’autres restent souvent déserts,
soit qu’ils ne mènent plus nulle part, soit que des voies routières
alternatives les ont rendus obsolètes; on en trouve groupés
dans un quartier, alors que certains sont isolés. la
suite |
LA
DEMARCHE |
1)
répertoriage
On
compte près de 120 escaliers dans la capitale. Ils diffèrent
tant par leur état de conservation, leur appropriation par les usagers,
leur nombre de marches, leur dénivellation, etc. Certains escaliers
sont isolés (ex. l’escalier reliant la rue Bliss à la Corniche,
au niveau de l’American Community School) mais la majorité sont
intégrés dans des réseaux. |
2)
les types de réseaux
Ain
el Mraissé: La zone située en contrebas de la rue Van Dyck
est formée d’habitations regroupées autour d’un grand escalier
à plusieurs volées irrégulières. Cette zone
isolée par rapport au trafic routier, n’a pas été
soumise à la fièvre immobilière qui a touché
Ain el Mraissé depuis 1991, et ce au grand dam de ses habitants
qui auraient aimé en tirer des profits. Elle conserve d’ailleurs
en son cœur un terrain non construit qui constitue un vaste îlot
de verdure, phénomène assez rare dans la ville. |
Gemmayzé:
Les escaliers relient la rue Gouraud à la rue Sursock. Le secteur
bas, près du port, est un quartier à dominante populaire,
par opposition au secteur haut, dont les villas et palais témoignent
d’une certaine aristocratie. L’escalier le plus célèbre est
l’escalier Gemmayzé qu’on a cherché à transformer
en “escalier des arts”. Ce dernier fait partie d’un réseau linéaire
qui s’étend de la place Tabaris au secteur de l’Hôpital Saint-Georges. |
Karm
el Zeitoun: Ce quartier en pente (dont on a une vue panoramique depuis
le pont autoroutier reliant Bourj Hammoud à la Place Sassine) est
un cas unique de ville escalier. Cette zone à été
tracée dans les années 1920 pour abriter des réfugiés
(notamment arméniens) avec un plan en grille. Une artère
principale (la rue Ararat) dessert des rues perpendicualaires qui se prolongent
toutes en escaliers. Ce quartier ne constitue pas une entité homogène
et abrite un grand nombre de communautés avec un fort taux de population
immigrée d’origines asiatique et africaine. |
3)
proposition (ci contre) - karm el zeitoun - Jocelyne Kotait - publicité
III |
monter,
descendre, monter, descendre, monter, descendre...
parsemé
d'interminables et d'innombrables escaliers aux formes tout aussi indécises
que cocasses, Karm el Zeitoun est une micro société, où
le mélange racial et communautaire vit en parfaite harmonie... ou
presque! de par leur présence, les escaliers ont délimité
les frontières, divisé les quartiers, séparé
les groupes, donnant à chacun sa raison d'être et imposant
un mode de vie hors du commun avec ses règles et ses coutumes propres. |
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