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L'ARTICLE: Les multiples naissances du Theâtre libanais par Roger Assaf | l'installation: 1 ACTE /  2 PIECES 
"La légende de Aïn Mreïssé" extrait d'article par Natacha Sikias
A l’origine de ce projet, l’invitation adressée à l’Atelier de Recherche par l’Association culturelle ‘Shams’ à participer à son Festival (mars 2001). L’Atelier a réalisé un travail d’investigation autour du Théâtre de Beyrouth, rue Ain el Mraissé, dans lequel se déroule le Festival. 3 orientations ont été abordées:
1) La place du Théâtre de Beyrouth dans l’histoire du Théâtre libanais, en relevant des évènements assez remarquables et significatifs tels que la pièce Majdaloun qui fut interdite par les autorités, le Hakawati, forme théâtrale qui se développa durant les années de guerre (1975-1990), etc.- Carma Tohme - publicité V
2) Le Théâtre de Beyrouth en tant que lieu. Son orientation, sa géographie, le nombre de sièges, les rapports avec les habitants du quartier de Ain el Mraissé - Sana Asseh et Danielle Kattar - publicité III
3) La ville en tant que théâtre. Les mythes du quartier de Ain el Mraissé, la légende de sa fondatrice et protectrice (il y a 700 ans), les rituels qui lui sont toujours dédiés dans le port désaffecté de Chouran - Ursula Marcha - architecture V
Les résultats de cette enquête ont généré l’installation 1 ACTE /  2 PIECES qui fut présentée dans la vitrine du Théâtre de Beyrouth durant le Festival Shams.
site internet de l'association 'shams": www.assshams.org
"En apparence, ce lieu est simple; il est de pure réciprocité: nous regardons un tableau d’où un peintre à son tour nous contemple. Rien de plus qu’un face à face, que des yeux qui se surprennent, que des regards droits qui en se croisant se superposent. Et pourtant cette mince ligne de visibilité enveloppe en retour tout un réseau complexe d’incertitudes, d’échanges et d’esquives. Le peintre ne dirige les yeux vers nous que dans la mesure ou nous nous trouvons à la place de son motif. Nous autres spectateurs, nous sommes en sus.
Peut-être vaut-il mieux fixer une bonne fois  l’identité des personnages présents, pour ne pas nous embrouiller à l’infini dans ces désignations flottantes, un peu abstraites, toujours susceptibles d’équivoques et de dédoublements: “le peintre”, “les personnages”, “les modèles”, “les spectateurs”, “les images”. Au lieu de poursuivre sans terme un langage fatalement inadéquat au visible, il suffirait de dire que Velazquez s’est représenté lui-même, dans son atelier, ou dans un salon de l’Escurial, en train de peindre deux personnages que l’infante Marguerite vient contempler, entourée de duègnes, de suivantes, de courtisans et de nains dont on peut très facilement attribuer les noms.
Ces noms propres formeraient d’utiles repères, éviteraient des désignations ambiguës; ils nous diraient en tous cas ce que regarde le peintre, et avec lui la plupart des personnages du tableau. Mais le rapport du langage à la peinture est un rapport infini. (...) Or le nom propre, dans ce jeu, n’est qu’un artifice: il permet de montrer du doigt, c’est à dire de faire passer subrepticement de l’espace ou l’on parle à l’espace ou l’on regarde, c’est à dire de les refermer commodément l’un sur l’autre comme s’ils étaient adéquats."
Michel Foucault, Les mots et les choses, Paris 1966, ed. Gallimard 1995, pp. 19-31.
pour visionner le tableau, cliquez ici.
“(...) de vastes salles gothiques, sur le plancher desquelles s’élevaient toutes sortes d’engins et de machines, roues, câbles, poulies, leviers, catapultes, etc., qui exprimaient une énorme force déployée ainsi qu’une énorme résistance vaincue. Vous aperceviez un escalier qui grimpait le long des murs, et sur lui, montant à tâtons, Piranese lui-même: suivez les marches un peu plus haut, et vous constatez qu’il s’arrête soudain abruptement, sans nulle balustrade, n’offrant à celui qui eût atteint son extrémité d’autre voie que les profondeurs béantes. Quoi qu’il doive advenir du pauvre Piranese, vous supposez du moins que ses peines se termineront là nécessairement, de quelque manière. Mais levez les yeux: voici, plus haut encore, une seconde volée de marches, sur laquelle on aperçoit de nouveau Piranese, mais cette fois au bord même de l’abîme. Levez de nouveau les yeux: voici une volée de marches plus aériennes encore, avec le pauvre Piranese toujours peinant pour les gravir; et ainsi de suite, jusqu’à ce que l’escalier inachevé et Piranese se perdent l’un et l’autre dans les hauteurs obscures de la salle.”
Thomas de Quincey, “Confessions of an English Opium Eater”, London Magazine 1821, trad. de Pierre Leyris, Paris 1962 (pp.109-110), cité par John Wilton-Ely, in The Art and Mind of Piranesi, Londres 1978.
“(...) il subsiste toujours cette ligne de partage des eaux visible ou invisible entre deux espaces qui ne sont pas occupés de la même façon: l’espace de ceux qui regardent, et l’espace de ceux qui représentent. C’est précisément là que réside l’essence du théâtre.”
Josef Svoboda, 1984, cité par Giovanni Lista in La Scène Moderne, Arles 1997, Actes Sud, p. 9.
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